Illustrations, animations & rédaction
Gangsta Ride
Un projet d’écriture, d’animation et d’illustration autour de la figure des gangsters, du “Gangsta rap” et des relations parfois ambiguës entre musique et banditisme.
Introduction
La figure du gangster est paradoxale, à la fois crainte et admirée.
Les arts qui s’y réfèrent ne font pas exception.
Le Gangsta rap est l’une des nombreuses branches du rap qui, tout à la fois, me troublent et me fascinent.
Il mêle avec désinvolture et nonchalance les pires contradictions :
Cool, fier, rebelle, misogyne, homophobe, dévot, blasphémateur, antisocial, ultra-capitaliste, communautaire, populaire, miséreux, millionnaire…
Des instrumentaux lumineux qui empruntent au gospel et à la douceur de la vie californienne.
Des paroles sordides qui témoignent de la froide violence d’une société malade.
Cette création rejoint la série des “Malandrins” que vous pouvez retrouver sur mon site : https://bboukagne.com/projects/les-malandrins/
Chapitre I
Un flingue dans l’étui à violon

« Simulacre » – GangstaRide – Malandrins – B.Boukagne
“Gangsta rap”, un nom qui, à juste titre, peut faire froid dans le dos.
Né à la fin des années 1980, le Gangsta rap est l’une des rares branches d’un style musical à associer son nom si visiblement au monde de la criminalité. Pourtant, les relations entre musique et banditisme se révèlent bien plus ancienne.)
Les destins liés d’Alessandro Stradella et de Tupac Shakur
Quels sont les points communs entre le compositeur italien du XVIIe siècle Alessandro Stradella et le rappeur Tupac Shakur ?
Tous deux eurent une forte influence sur la musique de leur époque, se retrouvèrent impliqués dans des démêlés judiciaires et furent assassinés.
Cette relation ambiguë de la musique avec le monde de la criminalité se retrouve également avec les chanteurs néomélodiques napolitains, qui racontent le quotidien des membres de la Camorra et jouissent d’une immense popularité dans les régions du sud de l’Italie.
Roberto Saviano, auteur de Gomorra, l’illustre très bien dans un article où il cite les paroles du chanteur Gianni Vezzosi, sur le titre O’killer :
« Je commence ma journée en faisant du mal à cette ville. Casque sur la tête, j’enfourche ma moto, prêt à dégainer, bête à sang-froid sans pitié, je me sens comme un enfoiré blasé et perdu ». Mais un regret le taraude : « Je tue à droite à gauche. Que m’importe l’argent si je ne peux pas rester auprès de mes enfants et de ma mère. » Roberto Saviano – Sérénade pour la mafia – Courrier international
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